Bulles empruntées à "Astérix et Obélix en Corse", Uderzo et Gosciny |
Avant de rentrer aux USA, il faut déjà sortir du Canada. Le passage de la frontière se fait en bateau à travers le Détroit de Juan de Fuca (du nom du premier européen ayant découvert le détroit), alors les douaniers ne prennent pas de risques, ils vous contrôlent sur le sol canadien, avant de monter dans le bateau, histoire de vous laisser au Canada si votre tête ne leur revient pas !
Pour nous tout se passe bien, le douanier est sympathique et notre visa passe tranquillement. Le processus prend seulement un peu plus de temps car Claire leur fait planter l’informatique avec ses empreintes digitales...
Nous débarquons sur la côte US à Port Angeles, après un deuxième passage sans accroc à la douane, cette fois-ci pour vérifier le contenu de nos sacs.
Ce retour aux States est plutôt sympathique : salut amical d’une famille de loutres marines jouant sur la plage, longue piste cyclable à travers les bois, belle campagne verdoyante, épicerie vrac & locale et campings adaptés pas chers et bien équipés. On retrouve aussi nos gros pickups favoris, ceux qu’on croit être des semi-remorques tellement ils font du bruit quand ils arrivent derrière nous (même après 6 mois à rouler avec eux).
Il nous faut deux jours pour arriver jusqu’au ferry qui nous fera traverser le bizarrement nommé Puget Sound, ce bras de mer qui nous sépare de Seattle. L’arrivée à Seattle par le ferry est probablement la plus belle entrée que l’on puisse faire (on aurait peut-être aussi pu arriver en montgolfière, mais les vélos ne seraient probablement pas rentrés dans la nacelle).
Depuis le ferry se dessine la skyline de Seattle, avec son groupe de gratte-ciel maintenant routinier, son gros port industriel, et son autoroute à étages en bord de mer. Le mont Rainier n’était malheureusement pas visible en raison de la fumée des incendies au loin.
Une fois à terre, nous comprenons rapidement que le vélo à Seattle ne sera pas une mince affaire : la première rue nous offre ses 15% avec générosité et le trafic est dense.
Mais cela ne l’empêche pas d’être une ville de cyclistes : nous croisons et nous faisons doubler par beaucoup de commutersà vélo, ces gens qui ont troqué la voiture contre le deux-roues et prennent le vélo au sérieux, ils ont globalement tous un bon rythme et des belles machines (vaut mieux pour eux vu les descentes et la pluie qu’ils se prennent). Certains sont néanmoins un peu pressés, comme celui qui nous met la pression sur un pont, nous double à bloc, et se plante dans un autre cycliste dans le virage suivant...Pas besoin de faire le tour du monde pour se prendre une gamelle !
Nous profitons une fois de plus du réseau Warmshowers pour notre petite visite de la ville, grâce à l’accueil d’Andrew, un cycliste informaticien habitant dans le quartier résidentiel de Wallingford, à 10km de coups de pédale du centre de Seattle, dans une maison en bois centenaire typique.
Andrew nous fera visiter son quartier en vélo et nous racontera (autour de gaufres tartinées de confiture Bonne Maman) ses magouilles de plaque d’immatriculation lors d’un road trip à travers l’Europe et l’Asie. La grande passion d'Andrew, c’est les flippers, il en possède 5 chez lui et participe au marathon annuel « vélo-flipper » de Seattle ! Cette discipline sera sans nul doute prochainement aux Jeux Olympiques…
Seattle est une ville en plein boom, une des plus dynamiques des USA. Le siège social d’Amazon et de Starbucks s’y trouvent, Google y a une palanquée de bureaux, et, dans la commune voisine de Redmond se trouve ni plus ni moins le siège mondial de Microsoft… Toute cette activité attire évidemment des milliers de gens bien payés qui ont fait monté les prix. Et donc, c’est devenu une habitude depuis la côte ouest du Canada, les prix de l’immobilier explosent !
Si vous aviez une journée pour vous balader dans Seattle, quel serait votre programme ?
L’incontournable du touriste et du local armé de patience, c’est le marché sur le bord de mer ! Toutes les bestioles de la mer s’y trouvent avec, en guest-star, le crabe de Dungeness, les homards et le saumon ! Impossible de ressortir de cet endroit le ventre vide !
Pour les inconditionnels du café sur-sucré et sur-lacté de chez Starbucks, sachez que le premier café de la marque est né dans ce quartier (ne le cherchez pas il viendra à vous lors de votre visite du marché, repérez juste les troupes de touristes qui se prennent en photos devant une petite devanture sans prétention). On trouve des Starbucks à tous les coins de rues à Seattle et dans l’état de Washington en général. Pour ceux qui ne connaissent pas la chaîne Starbucks, c’est un peu le MacDo du café, le côté chic, fashion et cher en plus.
Non loin de chez Andrew, juste devant l’Union Lake, une ancienne usine à gaz (on y distillait du charbon pour faire du gaz de ville) a été « dépolluée » et quelques éléments ont été gardés en l’état. Une petite colline ronde un peu suspecte (Andrew nous avouera que la colline est faite des sols pollués de l’ancienne usine) donne une vue parfaite sur les gratte-ciels de l’autre côté du lac de jour comme de nuit. Pour qui aime les villes, la vue est magnifique de nuit. Vous pouvez venir « rêver bateaux » deux fois par semaine en fin de journée lors de la régate de voiliers sur le lac Union.
des gratte-ciels en veux-tu en voilà, avec parfois quelques vieilleries en briques ou en pierre qui tranchent agréablement avec le verre et l’acier. Pour le prix d’un mauvais café faussement commerce équitable ou d’une pâtisserie à l’huile de palme, vous pouvez admirer la vue sur la ville depuis le 40èmeétage de la Columbia Tower. Car, surprise : là-haut aussi se trouve un café Starbucks !
C’est un peu compliqué de trouver le bon ascenseur qui vous y mènera (et compliqué aussi de ne pas vomir dans l’ascenseur, celui-ci étant conçu pour vous faire monter ces 40 étages en 30 secondes).
Si, contrairement à nous, vous avez plein de sous à dépenser, il y a la Space Needle, LA tour panoramique de Seattle.
Downtown est traversé par un métro aérien au design digne des meilleurs films de science-fiction des années 60 (ceux où les voitures volent).
Sinon vous pouvez vous chauffer les mollets pour admirer la vue du centre-ville depuis les terrasses du Kerry Park au nord de la ville.
Et conclure votre journée en terrasse autour d’une pinte et de quelques bretzels dans une des dizaines de brasseries dans les quartiers plus jeunes sur l’autre rive du canal du lac Washington comme à Fremont, Wallingford ou Ballard.
En route pour la côte Ouest !
Nous découvrant jour après jour un pied de plus en plus marin à nos vélos, car c’est encore en bateau que nous quitterons Seattle pour aller rejoindre la presqu’île de Bremerton, vrai coup d’envoi de notre migration vers le Sud.
Nous découvrant jour après jour un pied de plus en plus marin à nos vélos, car c’est encore en bateau que nous quitterons Seattle pour aller rejoindre la presqu’île de Bremerton, vrai coup d’envoi de notre migration vers le Sud.
La suite du parcours se fait sur des routes vallonnées, tantôt en bord de bras de mer, au fil des marées, tantôt dans les bois de douglas et de cèdres.
La campagne que nous traversons a l’air bien désœuvrée, tranchant lourdement avec le faste des buildings de Seattle : certains vivent dans des taudis où s’amoncellent les déchets et autres épaves de voitures, elle est pauvre et elle n’est rien cette Amérique-là!
Sur la route, il semble que les habitants de ces contrées sont plus rustres que sur la côte. Tout le monde n’est pas adepte du deux-roues sans moteur, alors on se prend quelques jolis majeurs dressés de la part des conducteurs, cela après avoir osé montrer notre mécontentement suite à un dépassement serré. Ça nous rappelle avec nostalgie le Sud-Est des USA, là où le vélo est cet étrange animal qu’il convient de mettre au fossé.
Les forêts sont aussi largement exploitées pour l’industrie du bois, les gros camions sont donc légion sur nos highways, laissant derrière eux soit un délicat parfum de résine lorsqu’ils transportent de la sciure, soit, quand ils transportent des troncs entiers, des morceaux de bois sur la route, comme autant de pièges pour cyclistes…
Nous logeons dans des campings plutôt pas mal, comme dans le village d’Elma, où un coin de pelouse parfaitement vert et plat nous attend entre les RVs(camping-cars), le tout couronné des cookies offerts par la patronne, et tout cela pour 10$ la nuit, une belle surprise !
Les autres campings, dans les State Parks (parc naturel géré par les états), sont plus rustiques mais parfait pour nous : pour 12$ la nuit, il y a toujours un coin disponible pour les vélos et la douche chaude n’est qu’à 50ct (la douche dure 3 minutes, savonnage inclus, il faut être organisé !).
Les Etats de la côte Ouest sont réputés assez avancés pour la pratique du vélo et on se trouve sur un des itinéraires cyclables les plus fréquentés des USA (descente de la côte Pacifique jusqu’au Mexique), alors ils ont mis les moyens pour bien recevoir les voyageurs à vélos.
Au loin se dessine la silhouette du Mont Saint Helens, célèbre volcan dont la dernière éruption date de 1980. A l’époque, cinquante-sept personnes y avaient laissé la vie, à cause notamment d’une nuée ardente (avalanches de cendres dévalant les pentes du volcan, qui arrache et brûle tout sur son passage). Les cendres du volcan ont été observées jusqu'à plusieurs milliers de kilomètres sur les USA et le Canada.
Notre dernière expérience de l’état de Washington n’est pas la plus glorieuse. Nous sortons par la ville industrielle de Longview, au sud de l’état ; certes nous n’avons que rapidement traversé la ville, mais nous avons eu le temps de voir la pauvreté dans toute sa laideur, des taudis et des gens au visage buriné par la vie. Les deux seuls bâtiments neufs que nous croisons sont l'hôtel de police et le tribunal, tout un symbole.
C’est donc à Longview que nous quittons l’état, en traversant le fleuve Columbia. Le pont de 3km qui l’enjambe est venteux, pentu, étroit, et ses bas-côtés sont jonchés de débris de bois et d’écorce tombés des logging trucksdu coin. Pour couronner le tout, ce pont débouche sur une 2x2 voies sans bas-côté, en montée et très empruntée : expérience stressante ! Nous avions rêvé mieux pour notre arrivée dans l'Oregon !
encore de belles images!!!allez rentrez vite les jeunes ,vous avez perdu vos joues loin de la bonne cuisine de tata yoyo mais que de boooo souvenirs je pense
RépondreSupprimerbises de Maltavene plage canton nord capitale de Roanne