3- Voyager presque zéro déchet : Côté hygiène, bobos et.... vélos !

Claire aurait été fière de pouvoir vraiment réaliser ce voyage avec l'étiquette "zéro-déchet" mais malheureusement cela reste encore un vrai défi contrairement à la vie quotidienne lyonnaise où le zéro-déchet est plus accessible. La thématique étant encore assez jeune, peu de retours ou d’informations sont facilement récupérables sur le net et ce démarrage demande du temps et des essais. 


Alors pourquoi le "presque" ?

Tout d'abord et principalement car notre déplacement principal se fait en avion pour traverser l'Atlantique, moyen de transport résolument pas zéro-déchet par sa consommation en carburant, mais aussi par tous ses objets consommables et jetables à outrance: couverts, plats, "aliments" sous emballages plastiques multiples, écouteurs, plus en bonus pour les vols annulés les kits de nuit de secours Air France soit rasoir jetable, cosmétiques etc. (voir notre articles sur notre voyage aller relativement mémorable, partie 1 ET partie 2, il fallait bien ça!). On pourrait aller encore plus loin dans les réflexions en disant que le seul voyage « zéro-déchet » possible est celui qu’on ne fait pas…non ?

Nous avons par ailleurs idées à vous partager pour vous aider à réduire l'impact de vos futurs voyages à vélo, en voiture, à pied, en montgolfière etc. ainsi que des axes d'améliorations que nous avons noté pour nos prochains départs, et les contraintes que nous avons rencontrées. Ceci en 3 articles:


Côté hygiène, cosmétique et petits bobos 


Pareillement que pour la nourriture, nous ne pouvions pas réaliser des savons et shampoing solides pour 8 mois à porter avec nous durant tout le voyage. 
Difficile aussi de les réaliser chez nos hôtes, (1) par manque de temps (nous restons la grande majorité du temps une seule nuit après une journée en vélo), (2) par manque de matériels (certains accessoires sont condamnés à rester à usage cosmétiques) et (3) par manque de produits bruts sur place selon les tailles des villes et leur intérêt pour une consommation durable. 
Les américains en sont encore à batailler pour que les citoyens coupent leur robinet quand ils se lavent les dents ou bien à couper leur moteur de voiture lorsqu'ils se garent sur un parking pour aller faire leurs courses (on en voit même dans les campings qui vont en voiture se laver les dents ou jeter leur poubelle…), alors trouver des boutiques de vrac de produits ménagers bruts est un défi sur une bonne partie des USA et dans les bourgades du Canada !


Mais revenons à nos flacons, voici nos produits pour le voyage : 

  • produit de survie important voire indispensable selon votre destination, une lotion anti-moustique, que nous avons embarquée par 100mL de lotion faite maison et 100% naturelle. Voici la recette sur cette page. Elle a été testée et approuvé par nous deux sachant que le sang d’Aymeric attire particulièrement bien ces petites bêtes en Corse, Floride, Yellowstone, et autres grands lieux de festins ;
                                  

  • pour le savon, nous sommes partis avec 4 savons faits maison, puis nous essayons d’en trouver de nouveaux en boutiques équivalentes biocoop qui en vendent sans emballage (et sans huile de palme !!) cela reste difficile et très cher. Nous stockons le savon en cours d’usage dans une petite boîte hermétique. Pour le shampoing, nous étions partis avec un flacon rechargeable et un shampoing solide, nous avons oublié le flacon dans un camping (snif) et récupéré une bouteille de jus de fruit destinées à la benne chez une de nos hôtes, que nous remplissons dans les boutiques depuis Vancouver. Quant au shampoing solide, un peu déçus sur sa tenue, il a fondu très vite en crème/pâte ne supportant pas de rester non séché dans sa boîte ou quand nous avions trop de chaleur ;
  • pour des lessives d’appoint/quand nous n’avons pas l’occasion chez un hôte d’en faire une / nous avons apporté un flacon rechargeable de lessive à main liquideet un bloc de savon de Marseille purcomme super détachant (bien entendu à l’huile d’olive hein, pas d’huile de palme on a dit !) emballé dans un carré de tissus en cire d’abeille(beewax wrap) avec une petite brossepour frotter. Le tissu en cire d’abeille tient très bien la distance et joue son rôle étanche si le savon n’est pas bien séché. Claire l’a fabriquée avec du coton bio et de la cire d’abeille pure. Cela s’utilise parfaitement en cuisine aussi pour emballer vos légumes, pain, sandwich, couvrir vos aliments en bols etc. Facile à faire, vous trouverez les explications sur ce blog sympa. Il y a aussi cette recette (en anglais)nécessitant un peu plus d’ingrédients mais qu’on n’a pas eu encore le temps de tester. Faites-nous part de votre expérience si vous la tentez ! Sinon nous avons une bassine de 10L en tissu étanche qui se range dans une pochette ultra-compacte pour laver tout ça ;
  • pour lavaisselle, nous avons un petit flacon de liquide vaisselle rechargeable, qui nous ajustons la plupart du temps chez nos hôtes Warmshowers ou magasins vrac si besoin. Nous avons une éponge classique que nous trainons depuis nos premiers voyages mais nous aurions pu embarquer avec nous une éponge tawashi. Faciles à faire avec des bandes d’un vieux t-shirt en les tissant sur une planche avec des clous ou bien à tricoter au crochet pour ceux/celles qui savent faire. Voici un tuto pour la technique tawashi, un tuto pour la technique tricotet un tuto à faire au crochet.  Nous avons aussi embarqué en cours de route un peu de bicarbonate de sodiumen vrac pour nettoyer nos embouts de bidons d’eau, le calcaire stocké sur certains ustensiles etc…
    photo: www.lovinit.fr
  •  pour ce qui est du rasage, nous avons entamé le voyage avec les bons vieux rasoirs en plastiques (🙉) n’ayant pas pu commander suffisamment tôt avant le départ un rasoir en métal rechargeable comme celui-ci. Nous allons regarder sur les prochaines boutiques zéro-déchet que nous croiserons s’ils en ont en stock. Chaque lame a une durée de vie moyenne de 1 à 2 ans, elles s’achètent par paquet de 5, vous pouvez ainsi comptez jusqu’à 10 ans de rasage !

  • du côté des crèmes hydratantes, obligatoires pour la peau après des heures de soleil nous sommes partis avec des vieux tubes de crèmes après-soleil que nous avons finies en route (enfin !) remplacées par simplement de l’huile de coco bio achetée en vrac;
  • pour le déodorant, on a longtemps hésité à emporter une boîte avec un fait maison, mais on a changé d’avis pour deux raisons : premièrement les déodorants faits maison fondent très facilement quand ils sont soumis à la chaleur, gros risque de catastrophe dans la sacoche de vélo ; même dans une boîte étanche, le gras l’emporte toujours ! Deuxièmement, celui-ci aurait été consommé au bout de trois mois environ sans aucune assurance d’en retrouver en magasin bio/vrac et sa boîte restant grasse à vie n’aurait servi à rien vide dans nos affaires à part occuper du volume inutile ! Pour les petits voyages avec l’assurance de garder vos produits à l’ombre ou au frais vous pouvez très bien en emporter un ! L’emballage déodorant que nous utilisons actuellement servira comme contenant pour un futur déo fait maison à notre retour;
  • enfin, un sujet plus féminin, la gestion des règles en mode zéro-déchet ET en voyage. Et bien en fait ce n’est pas si compliqué, Claire utilise depuis 1 an et demi une cupen siliconeet ce que ce soit pour le sport, la baignade ou juste le quotidien, elle l’a complétement adoptée ! Très simple d’usage après quelques essais et un entretien simple, plus aucun tampon ou serviette dans ma poubelle ! En complément au besoin, il existe les serviettes lavables, petit ou grand format, elles se nettoient bien au savon de Marseille et en machine à 30°C. Pour les couturières elles peuvent se fabriquer facilement à la machine à coudre. 


Sinon, toujours dans l’optique de limiter vos déchets ménagers et cosmétiques, vous pouvez aussi essayer la marque Dr Bronner’s, (sans leur faire de pub), ils proposent une gamme de produits biologiques & biodégradables & commerce équitable de nettoyants 18-en-1 (on vous cite les plus intéressants soit nettoyant visage, corps, cheveux, rasage, dentifrice, décongestion du nez, liquide vaisselle, lessive, nettoyant ménager général etc. etc. etc.) sous forme de savons en brique ou bouteille et autres. 
Plusieurs parfums ou juste une version neutre sont proposés. Vous devriez pouvoir les trouver dans certaines pharmacies en France, demandez ! Ils ne se trouvent pas partout donc si vous partez en voyage sur une longue durée avec seulement ce produit, anticipez bien la quantité ou les revendeurs,car si vous tombez en rade sans revendeur vous devez tout racheter un à un…et tous les bénéfices écolos s’envoleront !
Attention pour chaque usage il y un dosage différent (instructions en ligne icien anglais sinon sur leur flacon). Nous en avons même trouvé en version vrac rechargeable sur la côte Ouest. 


Du côté de la trousse de soin, outre les compresses et pansements stériles non remplaçables (on prend toute idée zéro-déchet sur ce sujet !), on utilise des huiles essentielles et plantes médicinales bien utiles :
  • huile essentielle (HE) deravintsara, appliquée sur les tempes, diluée dans une cuillère d’huile végétale pour se débarrasser des maux de tête;
  • HE de géranium rosat, soulage les piqûres d’insectes comme les moustiques, abeilles, guêpes. Claire a été piquée par une abeille et une guêpe depuis le début de voyage et grâce à l’usage de cette huile après l’aspi-venin elle n’avait aucune douleur le lendemain ;
  • HE de tea treepour ses propriétés désinfectantes, usage cutané dilué dans de l’huile végétale ;
  • HE d’origanen gélules pré-dosées comme désinfectant interne (infection urinaire, troubles digestifs) ;
  • HE citronnellecontre les moustiques ;
  • Fleurs de sureaux séchées et thym en décoction en cas de rhume ou de froid type angine ;
  • Poudre decranberryen gélule (en cure préventive ou curative pour les infections urinaires, risque non négligeable quand on voyage beaucoup pour les filles !) ;
  • Granules homéopathiques d’Arnica Montanapour soulager les courbatures (ou les hématomes en cas de chute…) ;
  • nous avons aussi emporté un petit contenant de la fécule de pomme de terre pour soulager les irritations cutanées qui peuvent survenir après des heures de vélo …
  • la solution SOS Essentielaux huiles essentielles et eaux florales pour plusieurs usages (bains de bouche, nettoyage de la peau, coups, bleus, etc.).


Les vélos n’y échappent pas !

Concernant nos vélos, nous avons changé avant de partir certaines pièces mécaniquespas forcément usées en totalité mais plus assez en forme pour affronter des milliers de kilomètres. Nous avons donné nos anciennes pièces à l’association de vélo « Change de chaîne »dans Lyon 9e(local au parking relais Vaise) pour une seconde vie ! 

Vous pouvez aussi voir avec votre magasin de vélo si cela l’intéresse ou un ami bricoleur, comme pour le collier de serrage qu’Aymeric a gardé avec nous pendant des mois sans vraiment de raison et qui a sauvé la mise d’un de nos hôtes dans le Montana. Rien ne vous empêche de réutiliser vos pièces mécaniques dans des œuvres d’art aussi !

Concernant les chiffonsnécessaires pour l’entretien mécanique, il s’agit d’anciens vêtements usés, que nous remplaçons avec des t-shirts trouvés en magasins seconde-main type Armée du Salut

Vous pouvez aussi avoir la chance de vous trouver à proximité d’un magasin de vélo lui aussi concerné par la réduction de déchetet qui récupère les vieilles piècesde vélo pour en faire des objets utiles du quotidien ou de la décoration comme ce magasin rencontré à Logan dans l’Utah qui entre autres réutilise les chambres à air usagées pour faire des bancs, sièges, des pneus pour des pots de fleur ou des sièges avec rangement, pédale ou fourche transformés en porte papier toilette. 



Le propriétaire a même créé et fait développer un système de valve de chambre à air changeables en cas de casse sans devoir changer l’ensemble. 
A la suite d’une chute, Claire a eu aussi l’occasion à Roanoke en Virginie de pouvoir faire installer sur sa roue avant un garde-boue issus d’un ancien vélo, plutôt que de devoir obligatoirement acheter une paire de garde-boues neufs (vendus par deux uniquement) et de se débarrasser de l’arrière, inutile.


Vous avez également de plus en plus de magasins de seconde mainorientés ou spécialisés dans le sport aux U.S. et au Canada, afin de trouver des vêtements pas chers, voire de marque et tout à fait en bon état. 

Pour regonfler vos pneus, utilisez une pompe à main ! Certes les pompes de voyages petites sont plus physiques mais il existe des manomètres adaptables dessus afin de contrôler la pression. Selon votre destination de voyage, il est très facile aussi d’avoir accès à une pompe à pied dans un magasin de vélo, les stations-service, chez des hôtes ou au camping voire carrément sur des sentiers vélos publics, certains sont équipés d’outils et d’une pompe. A Copenhague par exemple, les magasins de vélo laissent à disposition une pompe en dehors de leurs horaires enchaînée à leur devanture. Oubliez donc les mini-cartouches de CO2jetables et à usage unique pour regonfler vos pneus !
Et pour être sûr de passer partout avec vos valves, choisissez du type Schräder, c’est le même embout que les voitures (donc si vous allez dans un pays où il y a des voitures (…), vous pourrez regonfler votre vélo !)


Pour graisser nos chaînes, nous utilisons de l’huile naturelle biodégradable trouvée dans les magasins « à fond la forme » et disponible sur internet (nous l‘avons aussi revue chez un hôte à Philadelphie).  

En cas de crevaison, nous essayons de réparer au maximum nos chambres à air (enfin Aymeric) avec des rustines. Certaines avec lesquelles nous roulons ont actuellement 3 ou 4 rustines et tiennent les milliers de kilomètres sans problème ! Pour les chambres trop usées, elles peuvent servir le temps du voyage comme tendeur pour vos sacoches de vélo et être recyclées selon votre imagination comme expliquées plus haut.

Enfin, et cette remarque est valable pour tous les objets quotidiens : achetez de la qualité, c’est plus cher, mais vous faites des économies et de l’écologie sur le long terme (par exemple, nos pneus Schwalbe, très résistant, ou nos sacoches Ortlieb, à toute épreuve en cas de pluie et résistantes à la dure vie sur un vélo). 

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