Grâce au Pinellas
Trail nous sommes arrivés directement à Tarpon Springs le samedi 17 mars en
fin de journée, après quelques bons 80km dans les pattes. Le camping reste
éloigné du centre-ville vers un bras de mer, nous arrivons à poser notre tente juste
au-dessus de la berge. Après un repas sous un coucher de soleil bien rougeoyant,
les seuls autres campeurs en tente du camping nous invitent à venir discuter
autour de leur feu de camp.
Nous passons une très bonne soirée avec ce couple de canadiens de l’Ontario qui voyagent avec leurs enfants en van et tente : un bon moyen de rigoler à propos des us et coutumes américaines, et de comparer le fonctionnement des trois pays : au chapitre « hôpital qui se fout de la charité », nous apprenons par exemple que les fameux œufs en « chocolat » de Kinder sont interdits aux U.S.A en raison de la dangerosité que peuvent représenter les petits jouets inclus dedans …. Cette soirée sera aussi l’occasion de remplir notre défi de manger des marshmallows grillés au feu de camp !
Nous passons une très bonne soirée avec ce couple de canadiens de l’Ontario qui voyagent avec leurs enfants en van et tente : un bon moyen de rigoler à propos des us et coutumes américaines, et de comparer le fonctionnement des trois pays : au chapitre « hôpital qui se fout de la charité », nous apprenons par exemple que les fameux œufs en « chocolat » de Kinder sont interdits aux U.S.A en raison de la dangerosité que peuvent représenter les petits jouets inclus dedans …. Cette soirée sera aussi l’occasion de remplir notre défi de manger des marshmallows grillés au feu de camp !
Le petit-déjeuner du lendemain matin a été agréablement conclu
avec le passage de grands dauphins gris au milieu du bras de mer.
Nous revenons sur nos kilomètres pour visiter le
centre-ville de Tarpon Springs. Et c’est enfin là que nous vous parlons
éponge !
Tarpon Springs : deux mots pour un mélange insolite de deux
époques et deux cultures:
- Celle de l’ère Victorienne entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle pendant laquelle les berges du bayou anciennement sauvages et au climat généreux, furent recouvertes de maisons et constructions pour ravir les américains nordistes aisés en mal de soleil en hiver. La ville est ainsi devenue une des plus grandes stations balnéaires de l’époque ;
- A partir des années 1880, on découvre que les fonds marins de la région sont riches en éponges ! Afin de développer ce magnifique potentiel industriel, des jeunes pêcheurs d’éponges sont recrutés dans les îles grecques du Dodécanèse pour venir travailler à Tarpon Springs. Ainsi la ville connait un nouvel essor et une forte communauté grecque s’installe dans la ville et dans la région.
Et c’est sous des drapeaux grecs agités par une foule de
personnes âgées que nous avons été accueillis dans la ville. Eh oui car chaque
année en mars est célébrée à Tarpon Springs la fête d’indépendance de la Grèce (en
1821-contre le dominateur Ottoman de l’époque) ! Fanfare, défilés de chars
avec les enfants des (nombreuses) écoles orthodoxes de la région, messe, hymnes
nationaux des deux pays pendant les levés de drapeaux, défilés militaires de
gradés et leurs gardes du corps et invités d’honneurs orthodoxes en costume
traditionnel, sur des routes barrées pour l’occasion. Tout y était, même la
chaleur assommante !
De notre côté nous reprenons la route vers le nord, le long
de la route US 19 et ses zones commerciales, sous le défilé continu des pancartes
publicitaires géantes nous proposant entre autres :
- Les services d’avocat (« agressifs ») en cas d’accident de la route ;
- Les services d’avocat en cas de refus de prise en charge des dégâts du dernier ouragan par votre assureur ;
- Les services d’avocat pour un « divorce à prix cassé » ;
- Les services d’avocat (de Dieu) pour savoir pourquoi, si tu as 16 ans et que tu es enceinte, il faut à tous prix garder ton enfant ;
- Les services des médecins pour diverses affections ou opérations, telle que la « vasectomie à prix discount » (une affaire à ne pas manquer certainement !)
Nous arrivons à Weeki Wachee… Ce nom n’est pas une blague ni
tiré du monde de Charlie et la
chocolaterie, il provient de la tribu indienne des Séminoles historiquement
présente dans cette région. La ville est connue pour proposer un spectacle
renommé de …. sirènes … Il fallait occuper les touristes avec les moyens de
l’époque avant l’arrivée de Disneyworld.
Quant à nous, nous quittons la US 19 avec nos premiers
panneaux routiers « attention ours » pour poser notre tipi dans
un joli camping au milieu d’une grande forêt de conifères. Camping fort
charmant autour d’un étang avec pour une fois de vrais emplacements pour les
tentes, mise à disposition de canoës et décorations du Jurassique (voir l’album
photo…). Cette soirée sera un véritable festin pour les moustiques et midges du
camping (le sang de cycliste bien oxygéné a la côte dans les endroits qu’on
visite) !
Réveil sous la pluie, les jours suivants sont annoncés comme
orageux. Nous décidons de rester sur place pour laisser passer le gros du
mauvais temps. Journée lessive, courses dans la zone commerciale « toute proche »
(soit 20km A/R) et planning des jours suivants. Rencontre insolite en chemin de
3 personnes (parents et enfants ?) brandissant des pancartes à un
carrefour « Klaxonne si tu aimes Jésus !». Ah les U.S.A nous réservent
encore bien des surprises !
Le lendemain nous retrouvons notre US 19 les jambes
couvertes de piqures d’insectes, la route bordées de jolis gros nuages noirs et
denses, de nos fameuses pancartes géantes et de nombreuses églises chacune
arborant un panneau d’information avec une citation de la Bible ou des pensées
spirituelles (en plus des horaires des messes et autres leçons).
Fort vent dans le dos en provenance du Golfe du Mexique,
nous arriverons à temps à l’abri du supermarché de Homosassa avant que le ciel
ne nous tombe sur la tête.
Homosassa, encore un nom indien mais toujours pas d’indien
en vue… La ville historique est clairsemée et posée sur le bayou, avec l’eau
quasiment au niveau de la route et une forêt humide composée de petits palmiers,
fougères, lianes, chênes géants couverts de barbes de lichen tombantes (spanish moss). Sur les berges, la plupart
des maisons typiques en bois sont pourvues d’un ponton et de rocking chair
(évidemment !).
Nous y croisons la route d’un monument classé
historique : des ruines (datant de la fin de la première moitié du 19e
siècle) d’un ancien moulin à vapeur qui servait à la production de sucre à
partir de la canne plantée par les esclaves des plantations de la région.
Notre tipi ce soir-là sera à nouveau au milieu des
camping-cars géants.
Nous sommes vite repérés dans le camping, majoritairement
habité de retraités habitués, aux yeux desquels, le lendemain, nous passons
pour des grands aventuriers de l’extrême, après avoir bravé le fort vent et le
frais de la nuit.
En raison du vent de ce mercredi 21 mars, justement, notre
loueur annule notre location de kayak du jour. Nous prenons donc le chemin de
Crystal River, dernière étape de notre trajet sur la côte du Golfe du Mexique. Avant
de retrouver notre chère US 19, nous avons le plaisir de croiser dans les
routes annexes en sortie de Homosassa, une loutre nageant dans un ruisseau en
bord de route et des lamantins dans une rivière aux eaux claires passant sous
le pont routier, journée normale en Floride en somme.
Nous passons une très bonne soirée chez Kerry et Jeanna, nos
hôtes Warmshowers de Crystal River, ravis d’avoir un peu de compagnie ce
soir-là. Kerry et Jeanna sont des cyclistes chevronnés qui comptaient pour la
seule année 2016 plusieurs dizaines de milliers de kilomètres…
Le jeudi matin, nous laissons notre cargaison de sacoches
chez nos hôtes pour aller en vélo (à vide ! sensation étrange de légèreté…)
à Crystal River où nous attendent nos kayaks de location. La balade sur les
eaux turquoises de Crystal River valait les coups de pagaies : sur les
trois sources d’eau douce rejoignant la mer (Three Sisters Springs, Jurassic Springs et House Springs) à travers un réseau de méandres végétalisés (les
sources s’apparentent en largeur à des grosses rivières) nous avons croisé et
embêté plusieurs dizaines de lamantins venus du Golfe du Mexique pour se réchauffer
dans ces sources d’eau « chaude » (environ 22°C). Imaginez de très gros
phoques avec une mono-palme en guise de nageoire caudale et un comportement de toutou
affectueux comme un labrador sous-marin, vous avez un lamantin devant
vous ! Avec l’énergie qu’il nous restera après cette balade nous reprenons
la route en milieu d’après-midi, en troquant le plat bayou pour les prairies,
les vaches et les ranchs pour arriver dans la ville d’Inverness au milieu des
terres floridiennes.
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On veut des photos de vous ....
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