jeudi 5 avril 2018

La Floride vue du centre : fermes, lacs, forêts…et Mickey - 23 au 28 mars

Changement de décor, nous montons nos premières collines proposant non plus des forêts tropicales bien vertes mais de vastes prairies jaunâtres tachetées de vaches noires. Nous arrivons sur Inverness par l’imprononçable Withlacoochee Trail, traversant des forêts de chênes ou les palmiers se font de plus en plus rares.
C’est une région de lacs (à alligators !). Le soleil couchant s’y reflète par quelques beaux reflets rougeoyants, entrecoupés çà et là par la masse sombre des nénuphars.

Nous arrivons tard au camping situé au bord de la rivière Withlacoochee,
avec pour une fois une zone réservée aux tentes sur un îlot isolé boisé entouré de semi-marécages. Par chance en arrivant, nous croisons le fils des propriétaires qui, malgré l’heure, nous ouvre le courant et l’eau chaude et nous indique que, sa mère ayant pris pitié de nous compte tenu de l’heure et de nos conditions de voyage, la nuit serait gratuite pour nous (au moment de payer le lendemain, nous comprendrons que l’information sur la gratuité n’était pas connue du père - monsieur le propriétaire- créant ainsi une légère tension dans la famille…)!
Chaque emplacement de tente est marqué par une plate-forme en bois, les emplacements entourant une terrasse couverte avec hamac, tables de pique-nique, petite cuisine rudimentaire et toilettes. Ces conditions, somme toute spartiates, n’ont pas effrayé la préciosité de Miss America 2011, qui, selon les photos sur le mur de la cuisine, a séjourné sur ces mêmes lieux par le passé, gage, s’il en est, de la qualité de l’endroit.
Petit bémol, les lieux sont envahis par des chenilles dont les poils et les différentes couleurs ne présagent rien de bon en cas de contact cutané. On apprendra plus tard que la piqûre d’une de ces chenilles s’apparenterait à celle d’une méduse (non expérimentée).

Enfin, le dernier ouragan ayant fait tomber un arbre à proximité du campement, nous avons du combustible en abondance pour qu’Aymeric s’adonne à un énième acte de pyromanie, en allumant un remarquable feu de camp, arme fatale contre la fraîcheur et l’humidité ambiantes de l’air (certes toutes relatives en comparaison avec celles de la France en ce moment).

Notre arrivée tardive au camping est en partie due à une casse de rayon sur la roue arrière d’Aymeric. Avec un peu de chance, la petite ville d’à côté possède un magasin de vélo qui est capable de nous faire la réparation dans l’après-midi, avec en prime un graissage de chaîne et un réglage des freins ! C’est donc une journée que nous passons à flâner dans cette petite bourgade assez calme, bucolique (étangs et lacs tout autour) et avec un centre historique intéressant par rapport à la moyenne américaine (hôtel de ville datant du début du XXème siècle, quelques maisons en briques, cinéma vintage avec des classiques des années 60, etc.).

Le lendemain, nous plions notre campement, sans emporter de chenille, espérons-le. Nous continuons notre route en direction de la forêt d’Ocala puis vers le sud vers Orlando, à travers les prairies et forêts de conifères mêlées de palmiers.

Les quelques éléments intéressants de cette section de trajet sont surtout liés à l’activité animale et végétale du coin (les informations qui suivent sont libres de droit et vous pouvez les utiliser sans contrainte pour briller en société ou combler un silence dans une soirée) :

  •        En forêt d’Ocala, les règles du camping (State Park – géré par les rangers de l’Etat) sont très à cheval sur le stockage de la nourriture et des produits cosmétiques. Eu égard à l’appétit des ours locaux, tout doit être stocké dans des caisses métalliques sécurisées loin des tentes pendant la nuit, sans quoi une visite nocturne est possible…

  •        A Deland, un couple de tatou fouine toute la nuit dans le parc du camping à la recherche de nourriture. Le lendemain, les pelouses sont trouées de toute part. Le tatou est un animal singulier de par sa cuirasse qui lui confère une rigidité parfaite, le rendant ridicule quand il décide de se cacher sous une voiture : il butte contre le bas de caisse et est obligé de creuser.

  •       La capitale de la fougère à Pierson. 98% des bulbes de fougères dans le monde y seraient produits. Ce qui est intéressant c’est le mode de culture, en plein champ, mais sous un filet assombrissant pour reproduire la « pénombre d’une forêt ».


Notre dernière étape Floridienne passe par Orlando, référence mondiale en termes de parc d’attraction. Le parc DisneyWorld est si étendu qu’il ferait passer notre Disney parisien pour un jardin d’enfant. Une partie significative du tourisme Floridien est en effet liée à la présence de ces parcs (une famille de bretons qu’on avait rencontrée à l’aéroport de Paris - dans une file d’attente – partait justement pour 8 jours en Floride dont 3 dans ces parcs).
Nous n’avons rien vu de ces parcs, nos vélos nous offrant déjà énormément de sensations fortes.

C’est depuis Orlando que nous quittons la Floride pour la Louisiane, deuxième partie de notre voyage, à l’assaut du Natchez Trace Parkway !
Le train ne circulant plus depuis qu’un ouragan a endommagé la ligne longeant la côte et les bus n’offrant pas de garanties suffisantes pour le transport des vélos, c’est en mini-van de location que nous rejoignons le matin du 28 mars Baton-Rouge (Louisiane), après avoir traversé le nord-ouest de la Floride, un bout d’Alabama et du Mississippi, en un peu plus de 1000km.

Pour finir, une pensée amicale pour notre couple d’hôte Warmshowers d’Orlando, Pam et Chris, qui, au-delà des spécialités taïwanaises avec lesquelles ils nous ont régalés, nous ont rendu un fier service en avançant le montant de notre location de voiture (une carte de crédit - et non de débit - est nécessaire pour la caution de la voiture ! Aux USA, tout le monde a une carte de crédit car tout le monde vit à crédit).


Dans la suite des épisodes, le sale boulot des Français au pays des Indiens…

Voici le diaporama illustrant ces étapes, pour visualiser les photos  utilisez les flèches sur les côtés de la photo, pour visualiser en plein écran cliquez ici

Floride centrale: Inverness à Orlando et départ

1 commentaire:

  1. Pas mal les anecdotes pour combler les silences en soirée, ça évitera de compter les blancs... hein Aymeric ? ;-)
    Continuez bien vos chouettes aventures !
    Adèle, Loan et Vivien

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