samedi 25 août 2018

Premiers jours canadiens - du 22 au 24 juillet


Nous faisons la queue pour passer le poste de frontière canadienne sous une chaleur étouffante avec le stress au ventre ne sachant pas trop à quel type de questions s’attendre et si les affaires que l’on transporte feront l’objet d’une taxation
(depuis que Trump a voulu faire le malin en taxant les métaux étrangers, les canadiens se sont vengés en imposant des taxes sur les produits importés notamment notre aliment de base actuel, le beurre de cacahouète). Nous sommes pris en charge par un barbu légèrement roux et costaud (premier cliché du canadien « vérifié ») qui va finalement nous poser des questions simples jusqu’à celle qui va nous prendre au dépourvu, voire nous faire doucement sourire « avez-vous des armes sur vous ? ». On a eu la bonne idée de revendre notre Kalachnikov avant de passer la frontière, nous sommes donc saufs.
Coup de tampon sur les passeports, nous voilà rentrés au Canada pour la première fois tous les deux !





A part un retour au système métrique (finis les miles pour un moment, place aux kilomètres !) rien de bien différent sur les premiers kilomètres : des champs ultra-irrigués malgré la canicule et la mi-journée, des gros pickups, des montagnes et encore plein de « cattleguards », ces passages au sol en tube métalliques suffisamment espacés pour empêcher le bétail de sortir de son territoire et aux vélos pour passer quelques mauvaises secondes bien remuées !






Nous passons les périmètres des premières réserves indiennes pour aller dormir au bord d’un joli petit lac situé après quelques kilomètres de piste cabossée. Le chaos en valait la peine car nous trouvons une place au bord de la rivière alimentant le lac au pied d’un petit pont en bois. 





Des canadiens d’Alberta installés pas très loin nous assurent qu’en 3 ans de camping ici, ils « n’ont jamais croisé d’ours dans le coin ». Rassurés, on commencer à s’installer. La fille reviendra 15 minutes après pour nous informer qu’ils viennent d’apercevoir un ours noir de l’autre côté du lac ! Nos sacoches de nourriture et cosmétiques passeront donc la nuit à l’arrière de leur pick-up…(à part une biche le lendemain matin, pas de bêbête à signaler sur le campement). 

Nous concluons la journée par un joli feu de camp pour chauffer notre eau de douche et notre repas (un des derniers feux avant un long moment, au grand désespoir d’Aymeric). Nous n’étions visiblement pas encore assez perdus dans la campagne, car en fin de journée arrivent deux voyageurs à vélos, deux espagnols en tour du monde depuis 4 ans. L’occasion de papoter conseils et suggestions ensemble après manger. 


La journée suivante, nous revenons sur nos habituelles highways où nous manquons de peu de nous faire renverser par un elk(wapiti), surpris par ces étranges animaux colorés avançant sans bruit (les animaux ne sourcillent pas quand un camion passe, mais un vélo, c’est la frousse de leur vie). Dans sa chevauchée à travers la route, la pauvre bête a failli rejoindre ses pères en traversant quelques mètres devant un gros SUV. 





La route vers Fernie est truffée de technologies pour protéger les conducteurs de deux types de bestioles : d’abord les wapitis et autres élans, avec des lumières qui clignotent pour signaler la traversée imminente d’animaux sauvages, et aussi les cyclistes, avec des flashs clignotants pour signaler leur présence dans un petit tunnel en plein virage. 
Quand on voit ça, on se dit qu’on a effectivement changé de pays !




Fernie est une jolie petite ville ayant gardé quelques bâtiments historiques du début du 20ème siècle. Nous croisons de très nombreux habitants en vélo, notamment sur de superbes VTT, ça sent le sport de plein air à plein nez. La ville possède en effet un bon domaine skiable transformé l’été en pistes VTT. 

Fernie étant située autour de 1000 m d’altitude, les habitants passent tout l’hiver sous 50cm à 1m de neige. D’ailleurs, on nous explique qu’il y a ici une sorte de « règle » implicite locale disant que si 25 cm de neige fraîche sont tombés dans la nuit, les gens sont exemptés de travail le lendemain : tout le monde sort alors ses skis de fond et profite !



Nous sommes hébergés ce soir-là chez Randal et Lisa dans leur jolie maison et leur jardin en pleine floraison. Randal n’est pas moins que l’ancien maire de la ville et le représentant local actuel du parti politique démocrate au gouvernement actuellement. 

C’est l’occasion pour nous de lui poser plein de questions sur le Canada, sa politique, sa relation actuelle avec les peuples natifs (qu’il est impropre d’appeler « Indiens »), etc. En parallèle de son poste de consultant pour une ONG locale de défense de l’environnement (il y a une importante activité minière dans la région), il est aussi éditeur de poésies canadiennes. 


Malgré son patronyme à consonance très écossaise, il est descendant d’une vieille famille aristocrate originaire de Normandie à qui des terres ont été attribuées par Guillaume le Conquérant himself(il y a environ 1000 ans…). On a trouvé cette histoire familiale touchante quand on pense à ces milliers de soldats canadiens qui sont tombés sur les plages normandes du débarquement en 1944… 


Après un solide petit-déjeuner, nous repartons de Fernie pour poursuivre notre traversée de la province britanno-colombienne. Au programme de notre prochaine étape, une fable qu’on appellera « Le Lac, La Cerise et le Déserteur ».

























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